«The Gypsies and the jazz in the Finnegans Wake» is a text that I published in the Etudes Tsiganes of Paris, in the 1989 spring issue, one year after leaving Romania for political reasons… It was all very refreshing, both for me, and for the editors of the magazine, as they put it in the notes, to find that someone could come unexpectedly out of the Communist bloc carrying such lofty subjects.
Les Tsiganes et le jazz dans le Finnegans Wake
(*notes de la rédaction à la fin du texte)
Parmi les affirmations erronées qu’on ressasse dès qu’il s’agit du dernier livre de Joyce il y en a deux particulièrement révoltantes. On se plaît ainsi à répéter que Joyce s’est borné à puiser dans les langues européennes pour composer son hallucinant dépotoir linguistique (si on exclut les quelques mots hébreux, qui pouvaient provenir tout simplement de son éducation chrétienne chez les Jésuites, et les deux ou trois mots chinois, plus le watacooshy japonais; pas d’aztèque, pas d’arabe, et à plus forte raison pas de tsigane, qui au XXe siècle n’a toujours pas accédé au statut de langue écrite ; et qu’il ignorait totalement la musique moderne, et surtout le jazz, ce qui fait qu’il était définitivement et irrémédiablement campé dans le XIXème siècle musical, celui de l’opérette et du bel-canto.
Or, s’il est vrai qu’il fit preuve d’un manque d’intérêt atterrant pour la littérature de son temps ( il n’est jamais parvenu à lire Proust, par exemple, sans qu’il se portât plus mal pour cela), il est évident, à la lecture des pages du Finnegans Wake, qu’il connaissait à fond le jazz, tel au moins qu’on pouvait le connaître en Europe dans les années ’30, les années du swing.
Finnegans Wake est aujourd’hui, avec les Cantos d’Ezra Pound, l’un des livres universellement acclamés, mais dont les vrais lecteurs se comptent, si l’on me passe l’expression, sur les doigts d’un scorbutique. C’est qu’ici on n’a plus affaire à de la littérature proprement dite, mais à de la glossolalie onirique, à une blague géante et ruineuse, parvenant à éroder non seulement la patience de ceux qui se sont hasardés à la lire, mais aussi la santé de l’auteur, qui y travailla comme un forçat, se tuant presque à la tâche.
Que ce passe-t-il donc dans ce rêve que personne n’ose essayer de déchiffrer, sauf pour des raisons académiques ? L’élucidation de l’horrible crime d’H.C.E., certes, et la résurrection du dieu oiseux Finn Mac Cool, allongé sur une table préparée pour la veillée funéraire, les pérégrinations de Shem the Penman, l’écrivain, qui est Joyce lui-même, et sa rivalité avec Shaun, son caméléonique frère, pour le cœur de leur sœur Iseut, cela et d’autres choses encore, oui, on connaît.
Mais le plus important, la véritable histoire, ce sont les métamorphoses du Logos, les passages d’un dialecte à l’autre, les transformations d’une langue en une autre, et c’est sur ces méandres que s’est acharnée l’obstination de deux générations de critiques audacieux (parfois sans grand résultat, ainsi Michel Butor traduisant toujours «Here Comes» par «Ici Vient»).
Ce discours circulaire (la première page continue la dernière) et sans sujet représente par ailleurs la meilleure approximation du livre définitif que Mallarmé n’a pas su mener à terme (d’aucuns affirment qu’il ne l’a même pas commencé). Tout a été utilisé pour la mise en marche de cette épiphanie du texte écrit : les langues que lui, Joyce, parlait convenablement, comme le français, l’italien, l’allemand, le danois ; d’autres aussi, dont il comprenait des phrases, comme le hollandais, l’espagnol, le russe ; le latin, des bribes de grec ; çà et là des mots roumains, hongrois ou finnois ; et, éparpillés dans le texte, sertis dans une masse de paroles inventées, rapiécées, que le chercheur découragé ne parvient pas toujours à identifier, voici la substantifique moelle : des mots et des phrases tsiganes.
On tombe ainsi, à la page 68 (toutes les éditions de Finnegans Wake respectent la pagination de l’édition originale), sur un surprenant jeu de mots : The column of lumps lends the pattrin of the leaves behind us. La phrase, tout à fait incompréhensible (« la colonne de tas prête derrière nous »…) et dont la lourde syntaxe n’est pas celle de l’anglais, n’est là que pour mettre en évidence les mots : pattrin of the leaves. On a un indice sur la même page un peu plus haut : a la Zingara (souligné dans le texte). En effet, pattrin, à part la ressemblance phonétique et graphique avec l’anglais commun pattern, n’est autre chose que le tsigane patrin, feuille, n’importe quelle feuille (angl. leaf, pl. leaves), celle surtout qui est invoquée au début des chansons non seulement des Tsiganes, mais aussi de tous les peuples de l’aire balkanique, la tant célébrée « feuille verte » :
Trin patrin, trin patreà
Trin patrin, trin lulugheà.
Les Tsiganes sont présents dans le Finnegans Wake sous différents noms, comme romads(Gosh, these wholly romads !, p. 70), qui combine le verbe to roam avec Roms, Romans, and nomads, claire allusion au fantasmagorique livre de Vaillant « Les Rômes » (1) (aussi, phonétiquement wholly = holy : sacrés), tout comme là où l’on parle des différentes sortes de calendriers : gregoromaios and gypsyjuliennes ; car les Roms sont savants, on le voit dans l’expression Zingari shoolerim. On trouve ensuite un gypsy mating et des tsingirillies‘s zyngarettes qui sont, de toute évidence, des cigarettes, puisqu’on les appelle aussi du nom russe : poppyrossies. Mais nous allons ,évidemment, laisser de côté toutes les appellations banales , comme Egypsians (sic !), Gypsies, etc., ou trop obscures, comme gypsing water – leur inventaire serait par trop fastidieux-, pour diriger notre attention vers les endroits où paraissent, disséminées dans le texte, des phrases mystérieuses, parfois corrompues à dessein, qu’il faut reconnaître comme étant du tsigane. Celle-ci, par exemple, qui nous montre, de par la formule de salut utilisée, la ville de Trieste comme l’endroit où Joyce a pu apprendre son, disons, tsigane de cuisine : Ciaho, chavi. Sar shin, shillipen ? (p. 172, souligné dans le texte). Phrase qui pourrait dire, avec indulgence : « Salut, gamin ! Fait froid, hein ? », avec shillipen construit à partir de shil(froid) + le suffixe –pen.
Nummer desh to tren (à la même page 172) nous indique clairement le numéral 13, mais il y a aussi des ambiguïtés voulues, comme dans : Aye vouchu to rumanescu, avec une confusion volontaire entre le tsigane, i. e. la langue (romanès) et le roumain (românescu). (P. 518 on trouve aussi Limba romena ; limba, c’est la langue en roumain, mais aussi en sarde).
Ou alors, que peut bien vouloir dire shukar in chowdar ? Shukar, cela peut être sugar, mais c’est aussi l’adjectif « beau » en tsigane, qui était usité dans l’argot du mitan parisien (son féminin francisé s’est conservé, anachroniquement, chez San-Antonio, « une fille choucarde »), tandis que chowdar n’est pas seulement du tsigane, mais on découvre sans grande surprise un vocable américain identique, qui désigne le chaudron dans lequel on fait une sorte de bouillabaisse, chaudron tel que celui utilisé par les nomades : chowder.
En général, les mots tsiganes utilisés se rapportent à la pauvreté : choree choroh (la pauvrette, le pauvre) et peut-être aussi Churopodvas, si ce dernier ne dérive pas plutôt de la racine signifiant voler, chiper, chouraver, ainsi qu’à la mort, au meurtre (il ne faut pas oublier que Finn Mac Cool est bien mort sur sa table): Mulo Mulelo, deux manières de former le participe adjectival « mort » (ces mots sont même expliqués plus loin) ; mardred = tué (p. 517 ; The author, in fact, was mardred ; belle homophonie avec l’anglais murdered, du même sens) ; et certainement aussipostanulengro (p. 472 : postanulengro, our rommanychiel), même si nulengro peut aussi êtremolengro, le marchand de boissons, le cabaretier, qui, finalement, joue un rôle non négligeable dans l’histoire de Finnegan.
Dieu lui-même, quand il n’a pas un nom serbo-croate (Bog) devient tsigane (Dev ou Devla), comme dans l’époustouflant Dave knows !
Il va de soi que pour tout découvrir et identifier il faut des lectures et des relectures successives, et le moment n’est pas encore arrivé (had passencore rearrived) où paraîtra l’idéal lecteur insomniaque qui passerait sa vie, ou au moins ses nuits, à lire Finnegans Wake, comme Joyce le désirait. Il se peut donc qu’il y ait d’autres Tsiganes cachés dans le texte.
La même remarque est aussi valable pour les loci où le jazz est présent, et ils sont plus nombreux qu’on ne l’aurait soupçonné. Comme pour les Tsiganes, nous allons ignorer les passages où il n’est fait qu’une simple mention du jazz, du blues, du fox-trot, du ragtime (oui, oui !) ou des instruments spécifiques, comme le banjo, pour nous arrêter à ceux où sont nommés expressément des succès des années 1930. Ainsi trouve-t-on Black and Tan de Duke Ellington, qui commençait à faire sensation en Europe dans le petit monde des pionniers du jazz, et des morceaux de Gershwin comme Swanny et Lady be good, celui-ci rendu comme Missus, be good. (2)
Ce que personne n’a encore remarqué jusqu’ici, même pas Elleman dans sa monumentale biographie classique de Joyce, c’est que non seulement Joyce apprécie le jazz (fait remarquable si l’on pense à l’aversion que rencontrait le jazz à l’époque en Europe – aversion dont témoignent les pages virulentes de Huxley, ou d’autres écrivains et intellectuels, contre cette invasion du mauvais goût harmonique, mais il en connaît les arcanes). C’est le premier écrivain à avoir exploité l’état de blues : le cafard. C’est cet état de cafard du fauché mal-aimé qui se réveille avec une gueule de bois monumentale et l’idée du suicide dans la tête que Joyce entreprend de parodier lù où un chœur se met à chanter : I rose up one maypole morning and saw in my glass how nobody loves me but you. Ugh. Ugh.
Il montre la même compréhension aiguë de ce phénomène culturel unique qu’est le jazz en reprenant le traditionnel Swing low sweet chariot, avec une référence directe aux Nègres et un faux renvoi à la Grèce antique : So sing loud, sweet cheeriot, like anagreon in heaven! Le plus intéressant, c’est que le trompettiste Dizzy Gillespie allait à sont tour parodier ce spiritual, qui fait allusion au char de la vision d’Ezéchiel, en le transformant en Swing low sweet Cadillac,mais le propre de Joyce est de ne pas s’arrêter à une première déformation, ainsi ce refrain devient-il singaloo sweecheeriode.
Mais la transformation la plus délirante survient quant un autre standard célèbre, Come to me my melancholy baby, est russifié en Muy malinchily malchick. On avait déjà eu un avant-goût de ce procédé avec Malincurred Mansion et O’mulanchrony pulcher (en plus, si on se fie à la racine tsigane de mulanchrony, l’enfant mélancolique est cette fois-ci bel et bien mort).
On retrouve même des noms de jazzmen. S’il n’est pas tout à fait sûr que là où l’on a allmichael(juste après l’histoire du char qui swingue) il s’agisse de Hoagy Carmichael, ni que le jennyroll représente Jerry Roll Morton, on trouve en échange plusieurs fois Duke Ellington, appelé tantôtDook Weltington, tantôt Duke Wellinghof, ou simplement Woolington (Woolington bottes). Il est évident que le vainqueur de Napoléon et le pianiste et compositeur de jazz sont fondus ensemble dans ce nom, mais on se rend compte que c’est ce dernier qui a le dessus en lisant le passage où il est dit, dans un synchrétisme religieux très jazzy, quelque chose de joli, mais d’assez confus, sur my trueblues hurusalaming before Wailingone’s Wall.
L’une des trames mêmes qui sustentent le livre est un blues: St James Infirmary de Joe Primrose (3), la lamentation du malheureux qui cherche sa bien-aimée à la morgue, où elle gît sur un table, tout comme Tim Finnegan dans le livre. On a ainsi comme indices: le nom même dePrimrose qui apparaît dans les pages; le chapeau Stetson que le héros annonce vouloir porter à son propre enterrement, puis prim rossies à la même page que la description d’un orchestre qui joue une marche funèbre, avec tuba, pianutunar et droemer, une autre fois primarose hair, etc.
Du reste, il y a une liaison serrée entre ces deux éléments apparemment si hétérogènes pour l’époque, les Tsiganes et le jazz, dont la présence conjointe dans le Finnegans Wake est passée inaperçue jusqu’à ce jour. Joyce vivait à Paris, où Django Reinhardt venait de fonder, en 1934, avec Stéphane Grappelli le Hot Club de France. Or, c’est à cette époque que Django, ce virtuose guitariste tsigane s’est mis à charmer les oreilles des Parisiens avec sa version du grand succès de Fats Waller Honeysuckle rose (4). Dès lors, on comprend à quoi peut renvoyer l’apparition fréquente de cette fleur dans les pages du livre (pp. 329, 504, 588 et 587, où un trompettiste est appelé honeysuckler). Page 365, on trouve même des orchestres spécifiquement tsiganes, des tarafs. (Ce n’est pas étonnant, si on se rappelle l’affirmation célèbre de Barry Ulanov: «On retrouve plus le son du jazz dans le violon tsigane d’Europe Centrale que dans un corps de percussionnistes africains.»)
Finalement, la source des tsiganeries (gypseries) de Joyce se montre devant nos yeux éblouis dans toute sa simplicité: c’est l’amusant Dictionnaire Tsigane (Romano Lavo-lil, Londres, 7 éditions entre 1874-1909) du non moins amusant voyageur et colporteur de Bibles en Espagne George Borrow. C’est là qu’on rencontre presque tous les mots et les phrases que nous avons relevés dans le texte de Finnegans Wake, de Sar shin, à shillipen et Romany chel, à travers mulloet muleno, jusqu’à desh ta trin.
Quant à la mystérieuse formule du patrin, elle se trouve être tout bonnement reprise d’un passage explicatif de Borrow sur la fonction de ce mot passe-partout. Voici ce texte, d’abord en romanès d’Angleterre:
«The tacho patrin is wast-perdes of leaves, for patrin or patten in puro Romano jib is the uav of a rukheskoe leaf.»
Et voici la traduction anglaise de Borrow:
«The true patrin is handful of leaves flung down; for patrin or patten in old Roman language means the leaf of a tree.»
On retrouve donc là l’origine des Tsiganes de Joyce. Et d’ailleurs, qui saura jamais quel a pu être le rôle des livres bariolés de Borrow dans la genèse du Finnegans Wake? Les écrits tsigano-anglais du voyageur missionnaire pourraient très bien passer aujourd’hui pour des fragments joyciens, et entre «the Romano drom to pek a chiriclo» («la façon tsigane de préparer un coq») de Borrow et «The Mookse and the Gripes» de Joyce le lecteur non averti ne verrait aucune différence stylistique.
Il reste, en fin de compte, une question qui n’obtiendra peut-être jamais de réponse: pour qui Joyce a-t-il composé ces devinettes? S’il y avait des chances qu’un Russe ou un Finnois se trouve amené à parcourir cette écriture qui, au fond, ne s’adresse à personne, croyait-il vraiment qu’un jour des Tsiganes feraient de même? Est-il possible qu’en cette Europe sans frontières de fin de millénaire les Romanichels, citoyens du monde depuis toujours, se mettent à lire Joyce? Verra-t-on l’apparition d’un Django polymathe? Dave knows.
P.S. : Comme pour prouver ce que j’avançais sur les surprises que nous réserves les relectures de Finnegans Wake: ce n’est que après avoir écrit cet article que j’ai découvert, en relisant un passage, une belle allusion à un autre blues célèbre, Frankie and Albert (5). C’est l’histoire d’un pauvre type qui maltraitait sa femme, ou, comme dit le refrain: he was her man, but he was doing her wrong. Or, que trouvons-nous à la page 231? On entonne une vieille goualante (an oldsteinsong): Why was that man for he’s doing her wrong!… Il n’y a rien de plus bluesy que Frankie and Albert. Petit à petit, on découvrira peut-être que tout le Finnegans Wake, dont on sait qu’il est structuré mélodiquement, baigne dans le jazz. (C’est ce qu’a senti un musicien, André Hodeir, qui transforma d’ailleurs la section Anna Livia Plurabelle en musique).(6)
NOTES de la rédaction d’Etudes Tsiganes :
* Le 6 février 1989, la rédaction des Etudes Tsiganes recevait cet article accompagné d’une lettre dont nous citons quelques passages:
«… Permettez-moi d’abord de me présenter: je suis Roumain, écrivain et linguiste (j’ai publié notamment des traductions et des commentaires de textes latins et italiens de la Renaissance, dans le volume Poetica Renasterii, Bucarest, 1987). Récemment, le climat politique irrespirable de la Roumanie d’aujourd’hui m’a obligé à me réfugier en Belgique (…). Je suis Roumain, donc, mais j’ai longuement vécu parmi les Tsiganes et j’ai appris tant bien que mal leur langue. Cet article, que j’ai écrit à Bruxelles, est le premier d’une série consacrée à la présence linguistique de»s Tsiganes dans la littérature européenne… »
Ce n’est pas ici le lieu d’évoquer la situation politique qu’a connue la Roumanie ces dernières années. Mais lorsque nous l’avons reçu, le travail de Dan alexe nous est apparu comme profondément réjouissant: ainsi, sous la charge de plomb qui pesait sur ce pays, un esprit libre se préoccupait des tsiganismes dans le Finnegans Wake… En outre, l’accent mis sur le sort commun du tsigane et du jazz dans le jeu joycien, stupéfiante anticipation d’un échange entre les hommes qui ne connaîtraient d’autres limites et d’autres contraintes que celles de l’expressivité et de la saveur, à la fois pointe extrême de l’exigence érudite et de la fantaisie gratuite, confirmait une affinité à plusieurs reprises aperçue (et sans aucun projet concerté) dans des articles publiés par notre revue.
(La Rédaction)
1) Le Rômes – Histoire vraie des vrais Bohémiens, par J.-A. Vaillant, Paris, 1857.
2) De Lady Be Good, les musiciens de jazz français, parmi lesquels des Manouches et des Gitans, avaient fait, durant la Deuxième guerre mondiale, Les Bigoudis, obligés qu’ils étaient de ne pas utiliser la langue de Shakespeare (mais celle de Joyce)?
3) Dan Alexe commet une erreur courante: St. James Infirmary n’est pas écrit selon la structure du blues. Cependant, ce thème exprime magnifiquement ce que Dan Alexe appelle ici l’«état de blues», et il a été «bluesifié» par ses interprètes.
4) Ce thème de Fats Waller n’a pas attendu le Quintet du Hot Club de France pour devenir célèbre. Django ne l’a enregistré avec Grappelli et le Quintet du Hot Club de France qu’en 1938; il en avait gravé une version avec un fameux quatuor de saxophones (Coleman Hawkins, Alix Combelle, Benny Carter, André Ekyan – Stéphane Grappelli au piano) en avril 1937. Bien sûr, Django a pu interpréter Honeysuckle Rose en public à Paris dans les années qui précèdent – et Joyce ainsi l’entendre. Mais la notoriété et le talent de Fats Waller ne suffisaient-ils pas (les disques circulaient) à attirer l’attention de l’exilé irlandais?
5) Ce morceau est plus connu sous le titre Frankie and Johnnie. Il s’agit bien d’un blues, anonyme. Errol Garner l’a enregistré sous le titre Frankie and Garni.
6) André Hodeir:
— Anna Livia Plurabelle, «Jazz Cantata» d’après Finnegans Wake de James Joyce, enregistré à Paris en juin 1966 (Carolyne Music)
— Bitter Ending, d’après un fragment de Finnegans Wake de James Joyce, enregistré à Paris en septembre 1972, avec les Swingle Singers. (EPIC/CBS).
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